Le camp de Saint-maurice l’Ardoise, à l’est du département du Gard, a marqué l’histoire des harkis et de leurs familles, rapatriés en France par l’armée française. Camp de transit et de reclassement d’octobre 1962 à décembre 1963, puis « cité d’accueil » jusqu’en 1976, il est ancré dans les mémoires comme un espace de relégation, d’enfermement et de marginalisation. Le mémorial qui doit être inauguré en 2027 à l’entrée du camp et la découverte d’un cimetière d’enfants à proximité en 2023 sont le résultat de combats menés par les associations et amènent à s’interroger sur les enjeux mémoriels liés à ce lieu ; ils invitent également à faire une histoire sociale de ce camp et à restituer la complexité des parcours de celles et ceux qui y sont passés.
Professeur honoraire en khâgne, ancien président de la SHMCNG, Didier Lavrut travaille à une histoire sociale des Algériens dans le Gard. Il est depuis 2023 le commissaire scientifique du Mémorial harki de Saint-Maurice l’Ardoise et, depuis cette année, celui de la future exposition permanente du Mémorial du camp de Rivesaltes.