2 septembre 2025 – Présentation de Bédouès-Cocurès par Mme La Maire

par 2 Sep 2025Actualité, Réunion trimestrielle0 commentaires

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Suite à notre rencontre trimestrielle du 30 Août 2025, nous publions ici, la présentation de Bédouès-Cocurès par Mme Marie-Thérèse CHAPELLE, maire

Présentation

Je me nomme MT Chapelle et j’ai la joie de vous accueillir sur la commune de B-C et ses 460 habitants

D’une superficie d’un peu plus de 3 000 hectares notre nouvelle commune est issue de la fusion, en janvier 2016, des deux villages de Bédouès et Cocurès.

Dans la zone d’adhésion du Parc national des Cévennes

Je me dois de vous indiquer en préambule les sources qui ont inspiré mon intervention :

  • un petit livret intitulé la vallée du bonheur Bédouès-Cocurès et les Bondons: éditions Compan-Brabo à Alès voulu par le maire de Cocurès M. François Compan à partir des études de l’archiviste départemental M. Tinthoin et M. Bardy archiviste
  • le livre de Maryse Romieu : Bédouès, village lozérien aux presses du Languedoc
  • un livre écrit sous la direction de Patrick Cabanel (itinéraires protestants en Languedoc du XVIe au XXe siècle.

On découvre l’origine du nom :

BEDOUES : racine pré gauloise : vallée creuse

COCURES : de KUK : sommet arrondi

….

Nous sommes sur la vallée du Tarn qualifiée de Tarn amont, cette vallée est orientée d’est en ouest, nous voyons la brume qui couve et la plupart du temps nous sommes exempts

Quand on va direction est vers Pont de Montvert, on a le soleil dans les yeux, et le soir quand on en revient on a aussi le soleil dans les yeux, cela donne une belle configuration en tout cas une circulation de la lumière. C’est important à signaler :

Nous sommes sur la route du mont Lozère

Nous sommes sur un carrefour géologique :

  • Les plateaux calcaires
  • Le schiste plein sud
  • Le mont Lozère

Avec bien sûr de l’eau et la qualité de l’eau qui nous arrive du mont Lozère pure et fraîche.

Et au milieu coule une rivière… description très appropriée à notre commune

Le village de Bédouès est couronné par la montagne du Lempézou (témoin jurassique du causse de Sauveterre ), qui nous sépare de la vallée du Tarnon où est bâtie Florac, par la montagne de Ramponnenche 1129m (toute de schiste) dont la ligne de crête forme la limite communale.

Sur la rive droite du Tarn, le massif de Girelle 1000m (premières pentes du mont Lozère) domine et protège, les hameaux de Constancy, Chabrières, Ruassol, Bourlande le village de Cocurès.

Et pour terminer cette couronne, le Puecheral, 947m (témoin jurassique lui aussi du causse de Sauveterre) domine le quartier de la Baume, et dans un méandre la commune s’étend jusqu’au château d’Arigès.

L’environnement de nos deux bourgs est donc fait d’une ceinture de sommets entaillés de ravins profonds et dominant les méandres de la rivière Tarn.

Cette rivière se traverse :

Au XVIIe s, on passait donc en rive droite lorsqu’on allait de Florac à Pont de Montvert sur une voie nommée n°38

C’était une passerelle qui franchissait le Tarn pour accéder à Bédouès (il y en avait même deux), très souvent emportées par le courant, les communications étaient donc très gênées. Il y avait donc ces phénomènes de crue, auquel il faut aussi associer un autre phénomène autour des 1860, l’essor de la soie fait que le chanvre est délaissé mais cet essor provoque « un baby-boom autour de 1863

Cette voie n°38 classée en voie de grande communication amena un nouveau tracé. Et un pont en solide maçonnerie permis alors de change de rive. C’est le pont nommé pont de la Pontèze. Construit en 1875

Cette voie, son nouveau tracé au pied du Lempézou par laquelle vous êtes arrivés si vous arrivez de la national et ce nouveau pont, Robert Stevenson le traverse 3 ans après sa construction . Nous sommes en 1878.

Il est à noter que Bédouès est l’association de deux agglomérats  :

  • Un autour de l’église St Saturnin ornée avec particulière magnificence ( qui au Moyen-Âge, était l’église paroissiale) dont vous aurez un aperçu et des commentaires en déambulation).
  • Un autour de ce que nous nommons aujourd’hui quartier de la Tour, où se situe la Collégiale construite par Urbain V originaire de Grizac alors commune de Bédouès 1363) et je laisse le soin à Mme de Gatelier de nous éclairer sur cette partie de notre histoire et de me pardonner mes erreurs

Stevenson arrive du Pont de Montvert, passe la nuit en amont de la Vernède « sur un petit plateau » (ce sont ses termes), des terrasses étriquées, descendit au niveau de la rivière et fit sa toilette dans l‘eau du Tarn « merveilleusement pure, froide à donner le frisson » ( nous sommes le 30 septembre 1878).

Il Poursuit sur le hameau de la Vernède, s’installe à l’auberge. Le hameau comprenait au moins une douzaine de maisons et une chapelle protestante, mentionne-t-il. Et il poursuit en mentionnant que « la Vernède lui semble un des lieux les plus paisibles et les plus aimables du monde » Sa route le conduisit au‑delà du vieux château de Miral construit sur un éperon rocheux, (mentionné en 1258) au-delà d’un village aux toits noirs assis pami les vignobles, les prés et vergers riches de pommes rouges et de noyers. Traverse le pont de la Pontèze.

Et « le Tarn murmurait toujours parmi les pierres sa chanson montagnarde ». Et au-delà d’un couvent crénelé depuis longtemps détruit et converti en église et presbytère (Bédouès).

La vallée du Tarn et les gens rencontrés à la Vernède lui expliqueront les années de souffrance qu’ils endurèrent avec une douceur d’enfants, de constance de paysans et de saints.

Car les violences religieuses au XVIe siècle n’ont pas épargné Bédouès en la personne du capitaine Merle qui après avoir fait fondre les cloches de la cathédrale de Mende pour s’en faire une artillerie réduisit la forteresse de Bédouès. Multipliant aussi pillages et massacres à Bédouès et aussi à Salièges et Rampon.

Au moment du brûlement des Cévennes, Rampon, Salièges, Ruas, Chabrières auront le triste privilège d’être incendiés puisque protestants les 29 et 30 octobre 1703, contrairement à Bédouès et Cocurès…

Les noms des rues portent la mémoire de nos villages : passage de la matelassière, par exemple, rue de la cèbe par exemple, rue du sabotier, calade du berger, la Charrière.

Jusqu’au XVIIIe siècle, il y a beaucoup d’ouvriers du textile (tisserands à La Baume, à Salièges), cardeurs, tailleurs d’habits, filandières à Rampon,) des sabotiers, 6 bergers à Bédouès, 1 à Cocurès (bergers de moutons et gardien de chèvres), des travailleurs de la terre, des ménagers, (propriétaires ruraux), des domestiques.

42 artisans à Cocurès, un vigneron, laboureur.

Qualifiée de commune rurale agricole : lentilles, orge froment, avoine, seigle, raves et bien sûr la châtaigne, elle l’est toujours.

Nous n’avons pas eu rue de la perdigone à Bédouès qui en faisait leur fierté ; nous avons la rue de la cèbe qui faisait la réputation de B : « les terres noires donnaient de gros bulbes, bien ronds, à la peau bleutée, presque violacée » qui étaient vendus à la foire de Mende le 22 septembre.

Cocurès avait 2 foires par an : 1e jeudi de mars, 1e jeudi de novembre…

Le sous-sol est riche en minerai : Des galeries de mine parcourent la commune, ces gisements furent exploités déjà par les Gallo Romains (300 m sur la Gardette) : plomb, zinc, galène argentifère (exploité de 1850 à1858) et autre malachite… Et furent exploités jusqu’au début des années 60

Je pourrais parler longuement de la gestion de l’eau sur nos communes, des béals et canaux sur Bédouès, Salièges, Rampon et leurs fabuleux parcours de la prise d’eau sur le Tarn jusqu’aux prairies, agrémenté de construction de ponts et viaducs miniatures qui forcent l’admiration et le respect, des fontaines, des puits sur Cocurès.

Je pourrais vous parler des clèdes et des châtaigniers,

Je pourrais vous parler longuement des ponts, des moulins et de leurs usages.

Je pourrais vous parler de nos écoles, autrefois Bédouès, Cocurès, Rampon ; une école actuellement à Bédouès fait notre fierté puisque nous ouvrons une 3° classe lundi : 38 élèves à ce jour.

Je pourrais aussi vous parler des châteaux. Notre commune dont la situation sur une voie de passage a imposé la création de fortifications,  pour abriter et protéger les gens, le bétail, et les biens.  Des demeures ont encre la trace de systèmes défensifs : Yssenges, Arigès, Chabrières, Miral, et le » château de Bédouès « qu’était la place forte érigée par Urbain V autour du tombeau.

Actuellement, aucun commerce installé mais des maraichers, un producteur de fromage de chèvre, un épicier ambulant un boulanger ambulant,  pour quelques mois encore un boucher ambulant

Mais des installations tournées vers le tourisme : campings, hôtel-restaurant La Lozerette dont le nom seul suffit à attirer les gourmets.

Notre commune est traversée par la rivière Tarn mais aussi par des chemins de randonnée GR 70, célèbre chemin de Stevenson dont la réputation n’est plus à faire, GR 670 chemin Urbain V, un chemin qui fait parler de lui, le GR 68 tour du mont Lozère et le petit dernier GR 736 chemin des Gorges et vallée du Tarn. Ces chemins sont fréquentés de mars à novembre .

Mesdames, messieurs, membres de l’assemblée des généalogistes du Gard et de la Lozère,

Bédouès-Cocurès est maintenant pour vous plus qu’un simple point sur la carte, je l’espère. C’est un lieu où les histoires individuelles se mêlent à l’Histoire, un endroit où chaque pierre, chaque ruelle, chaque paysage raconte des anecdotes qui nous unissent. J’espère sincèrement que vous, généalogistes, continuerez à explorer nos racines communes.

Alors que je viens de vous faire parcourir une infime partie de l’histoire riche et émouvante de notre belle commune de Bédouès-Cocurès, je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour votre présence aujourd’hui. Votre passion pour la généalogie et votre engagement à préserver notre patrimoine collectif sont des atouts précieux.

La connaissance de notre passé est essentielle pour construire notre avenir. Je vous encourage à poursuivre vos recherches, à partager vos découvertes et à transmettre cet amour pour notre histoire aux générations futures.

Je vous remercie encore une fois pour votre présence, et je vous souhaite à tous une agréable journée, riche en échanges et en découvertes.

                                                                                                                                                                          Avec l’autorisation de Mme M.T. CHAPELLE et photo de Denis Meissonnier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Notre association rentre, en 2023, dans sa trente-cinquième année. Elle couvre le territoire des Cévennes, dont la délimitation est toujours un peu controversée, selon les uns et les autres : chercheurs, historiens, et même chacun d'entre nous, parce que à cheval sur plusieurs départements : Gard, Lozère, Hérault, et même une partie de la pointe sud de l'Ardèche. Nous retrouvons cette géographie dans nos lieux privilégiés de recherches que sont les Archives Départementales des trois départements sus nommés, sans exclure évidemment l'ensemble des communes qui touchent chacun d'entre nous dans notre histoire personnelle et singulière.

C'est sur ce large territoire que l'ACGC, conformément à ses objectifs d'origines, regroupe des chercheurs et généalogistes amateurs afin de favoriser l'entraide et les échanges, mais aussi la diffusion de leurs travaux. Elle est aussi un outil de sauvegarde en complément des organismes officiels.

Durant toutes ces années, les adhérents de notre association, ont apporté par leur travail bénévole une importante collection de numérisation et de relevés, de registres paroissiaux, d'Etat civil, de notaires, mais aussi des monographies familiales et communales dont l'ensemble constitue une somme de ressources considérables enrichie régulièrement par de nouveaux travaux. Ce travail est le fondement même de l'ACGC. Il est mis à la disposition de nos adhérents par l'intermédiaire de notre partenaire Brozer/Téléarchives qui en assure la mise en ligne.

Sur ce site vous trouverez également ce que notre association propose pour répondre aux objectifs qu'elle s'est donnés. Bonne lecture.